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Alors que Andrés Manuel López Obrador, président du Mexique, a demandé la repentance de l’Espagne pour la Conquête de l’Amérique latine, Serafín Fanjul a publié cet article dans l’ABC de Madrid il y a quelques jours.

Membre de l’Académie royale d’histoire d’Espagne, philologue et historien, Serafín Fanjul est l’auteur à succès d’Al-Andalus l’invention d’un mythe. La réalité historique de l’Espagne des trois cultures (Toucan / L’Artilleur, 2017), ouvrage réédité ce mois-ci en livre de poche. Une version abrégée de cet article est parue dans le quotidien ABC du 29 mars 2019 .

Rejeter les très lourdes et récurrentes accusations sur la Conquête de l’Amérique en se contentant de rappeler que les actuels «Hispaniques» sont les descendants des conquérants et des colons Espagnols des XVIe et XVIIe siècles ne semble pas être un bon argument. C’est en effet une échappatoire doublée d’une contradiction: si nous n’assumons pas le mal, nous ne pouvons pas revendiquer le bien que nous avons fait. Or, globalement ce dernier est, n’ayons pas peur des mots, considérable. Endossons donc «le récit des préjudices», comme aime à dire Andrés Manuel López Obrador, dont le grand-père est né à Santander et supposons qu’il s’agit de faits historiques prouvés et non pas de simples emportements de démagogues. Nous nous permettrons alors d’offrir au président mexicain un petit apéritif dinatoire («botanita» disent les Mexicains), plutôt que de prétendre corriger ses dires, comme souhaiterait le faire un père à la vue des impertinences de son fils. Acceptons donc que notre responsabilité soit morale, plutôt que génétique, en tant que continuateurs de la nation appelée Espagne.

Demandons pardon pour avoir fondé l’Université du Mexique, en 1551, sous le patronage royal et sur le modèle de Salamanque et d’Alcalá…

Demandons pardon pour avoir institué le nahuatl et l’otomi comme linguas francas d’évangélisation.

Demandons pardon pour avoir été à cette époque les principaux acteurs de la connaissance globale de la planète

 

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