NEGOMBO, Sri Lanka – Auranzeb Zabi faisait cuire du riz chez un ami mercredi dernier quand il a entendu des cris de colère à l’extérieur, il a regardé par la fenêtre et vu une foule d’hommes sri-lankais portant des barres de fer.
Le jour d’avant, l’État islamique avait revendiqué la responsabilité des attentats-suicides à la bombe qui ont fait plus de 350 morts, les musulmans de certaines régions du Sri Lanka ont été confrontés à une réaction de plus en plus violente.
La foule entourait la maison. M. Zabi, un migrant pakistanais vivant au Sri Lanka depuis deux ans (…) la foule l’a rattrapé, dit-il, et l’a roué de coups (…)
(…) Dans la ville de Negombo, où une attaque contre une église pendant la messe de Pâques a tué plus de 100 personnes, des groupes de Chrétiens se sont déplacés de maison en maison, brisant des fenêtres, défonçant des portes, entraînant des gens dans la rue, les frappant au visage et menaçant de les tuer, ont rapporté des dizaines d’habitants.
Aucun décès n’est à signaler, mais de nombreux musulmans craignent que ce ne soit qu’une question de temps.
Si l’un des objectifs des terroristes en massacrant des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants innocents dans les hôtels et les églises le dimanche de Pâques était de susciter une nouvelle haine religieuse au Sri Lanka, c’est peut-être ce qui se passe actuellement dans certaines régions.
Malgré les appels au calme lancés par les chefs religieux de toutes confessions, les tensions s’exacerbent et la peur s’installe comme une ombre qui se déplace rapidement. De nombreux musulmans dans différentes régions du pays disent qu’ils se cachent et évitent les lieux publics.
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