Plus de 300 journalistes ont signé une tribune dénonçant les violences policières à leur encontre. Selon l’association Reporters sans frontières, près de 90 journalistes ont été victimes de violences policières depuis le début du mouvement des “gilets jaunes”. Les reporters et photographes indépendants figurent en première ligne dans les manifestations.
Après l’interpellation et la garde à vue du journaliste indépendant Gaspard Glanz, signataire de cette tribune, lors de la manifestation des “gilets jaunes” le 20 avril, plus de 350 médias, journalistes, photographes, indépendants ou appartenant à des rédactions dénoncent, dans une tribune publiée sur franceinfo.fr, les violences policières subies par leur profession depuis le début du mouvement. Ils alertent sur la précarisation de leurs conditions de travail et les agressions physiques et psychologiques vécues sur le terrain. Ils revendiquent leur droit à informer et la liberté de la presse. Ils s’expriment ici librement.
« Nous, journalistes de terrain, journalistes indépendant·e·s, en poste en rédaction, avec ou sans carte de presse, décidons de prendre la parole collectivement pour dénoncer les multiples violences d’Etat que nous subissons. […]
Mais nous constatons qu’au fil de l’intensification du mouvement social et de ses violences, notre travail est devenu de plus en plus risqué, difficile, voire impossible. Nos conditions de travail se dégradent. Nous constatons que ce n’est pas majoritairement du fait des manifestant·e·s, mais bien largement du comportement des forces de l’ordre elles-mêmes.
Depuis trois ans maintenant, nous assistons à une volonté délibérée de nous empêcher de travailler, de documenter, de témoigner de ce qu’il se passe pendant les manifestations. Nous sommes de nombreux·ses journalistes à nous en plaindre. […]
Par violence, nous entendons : mépris, tutoiement quasi systématique, intimidations, menaces, insultes. Mais également : tentatives de destruction ou de saisie du matériel, effacement des cartes mémoires, coups de matraque, gazages volontaires et ciblés, tirs tendus de lacrymogènes, tirs de LBD, jets de grenades de désencerclement, etc. En amont des manifestations, il arrive même que l’on nous confisque notre matériel de protection (masque, casque, lunettes) en dépit du fait que nous déclinions notre identité professionnelle. » […]