Au moins 1 million de Ouïghours seraient internées dans des camps de « rééducation », selon plusieurs rapports d’experts indépendants et d’ONG (photo : en 2017)
C’est un nouveau voile qui se lève sur l’ampleur de la surveillance de masse mise en place par Pékin à l’encontre des 13 millions de musulmans ouïghours dans la région du Xinjiang, aux confins nord-ouest de la Chine. Dans un rapport détaillé de 68 pages , l’ONG Human Rights Watch démontre comment la police chinoise se sert des nouvelles technologies et notamment d’une application mobile pour traquer et persécuter cette minorité, dont au moins 1 million de personnes seraient internées dans des camps de « rééducation », selon plusieurs rapports d’experts indépendants et d’ONG.
Au coeur de cette traque, officiellement destinée à lutter contre la radicalisation islamiste, se trouve la plateforme « IJOP » (« Integrated Joint Operations Platform »), utilisée par la police du Xinjiang pour collecter des données personnelles et signaler les individus jugés potentiellement menaçants. « Le gouvernement chinois surveille tous les aspects de la vie des habitants du Xinjiang, repère ceux dont le comportement lui semble suspect, et les guette de manière encore plus intense », a indiqué Maya Wang , chercheuse sur la Chine chez Human Rights Watch, qui a examiné la conception de cette application.