Une récente étude du ministère du Travail montre la réussite de ce dispositif d’insertion des décrocheurs. Comment fonctionne-t-il ? Reportage à la mission locale d’Evry.
Au fonds d’un couloir de la mission locale d’Evry (91), dans un raclement de chaises, une trentaine de jeunes prend place autour d’une grande table en U, dans une salle osbcure. Ils ont entre 17 et 26 ans, ne se connaissent pas et se jaugent plus ou moins timidement. Signes particulier : la plupart d’entre eux ne sont pas ou peu diplômés, et ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation (neet). C’est le jour de leur intégration au sein de la garantie jeunes, un dispositif d’accompagnement destiné aux décrocheurs.
Deux chargées de mission, Saba Chirazi et Wassila N’Dongo, récupèrent les “Cerfa” (les formulaires administratifs) qui les engagent à suivre ce programme pendant un an. Les jeunes bénéficieront en échange d’une allocation d’un montant moyen de 325 euros par mois. (…) Les résultats sont au rendez-vous. Selon les chiffres d’une étude du ministère du Travail parue le 17 avril dernier, 229 000 candidats ont intégré ce dispositif entre octobre 2013 et juillet 2018. 29 % des bénéficiaires avaient trouvé un emploi huit mois après leur entrée dans le dispositif. Ce taux augmente de 10 points, onze mois plus tard. Mieux, les effets bénéfiques perdurent et augmentent leur taux d’accès à l’emploi durable. 41 % sont en poste au bout de 19 mois.
Les difficultés qu’ils rencontrent sont pourtant légion.
(…) Le sourire timide, Armand, 22 ans, se jette à l’eau le premier. Titulaire d’un bac pro en mécanique auto, il voudrait faire de la décoration intérieure, “une passion qu’il veut transformer en métier”. Mais il est tout juste arrivé de son Congo natal et ne sait par où commencer. (…) Quelques jours plus tard, lors d’un atelier “laïcité”, les visages sont plus détendus, les langues se délient.