Du drame qui s’est joué à l’aéroport international de Bâle-Mulhouse-Fribourg, situé dans le Haut-Rhin, à la frontière avec l’Allemagne et la Suisse, il ne reste aujourd’hui aucune trace apparente. Ni fleurs ni couronne. Pas même une plaque commémorative qui rappellerait aux visiteurs que le 27 avril 2011, dans le huis clos de l’imposante tour de contrôle, un homme a été violemment assassiné. Seuls demeurent les souvenirs, angoissants, et les interrogations, nombreuses. A commencer par la plus lancinante : la mort du chef de tour, Jean Meyer, tué de onze coups de hachette par l’un de ses collègues, a-t-elle empêché un massacre de plus grande ampleur ? […]
Les registres sont formels : Karim Ouali s’est introduit dans la tour de contrôle à 7 h 35 et a quitté les lieux à 7 h 49, soit quelques instants après l’heure présumée du meurtre. Une présence matutinale incongrue. Et pour cause, ce contrôleur aérien de 34 ans est en arrêt maladie depuis près de trois mois. Souffrant de troubles psychologiques et d’un sentiment de persécution à cause de ses origines algériennes de la part de ses collègues, l’ingénieur avait été renvoyé chez lui par la direction. […]