Plus de deux ans après le départ forcé de son président, la Gambie reste surendettée et a besoin d’argent. Les autorités gambiennes ont beau avoir récemment mis en vente une partie de ses biens, les recettes sont bien loin de couvrir les fonds détournés.
Alors que Yahya Jammeh coule des jours heureux en Guinée équatoriale, la Gambie compte ses sous. Les caisses de l’Etat sont vides et le petit pays a besoin de l’aide internationale pour s’en sortir. Près d’une personne sur deux vit dans la pauvreté et les fonds publics destinés au développement du pays se sont évaporés. Des centaines de millions d’euros ont été détournés pendant les deux décennies de pourvoir du dictateur.
Jammeh a dirigé le pays comme un syndicat du crime organisé
Argent public et dépenses privées
C’est la fin du règne de Jammeh qui a permis de parler ouvertement de la corruption qui a rongé la Gambie. Si tout le monde savait que l’ancien homme fort menait une vie de luxe avec villas, Rolls-Royce et jets privés, personne ne pouvait imaginer que le pillage du pays n’avait pas de limite.
Le “pillage” de l’ancien dictateur ne s’est arrêté qu’avec la fin de son règne, selon Organised Crime and Corruption Reporting. Yahya Jammeh, 53 ans, s’était emparé du pouvoir en 1994 “par un coup de force qu’il avait justifié, à l’époque, par la corruption et la gabegie galopante de son pays“, souligne Jeune Afrique.
Il est aujourd’hui l’hôte du président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, connu lui aussi pour s’être enrichi au pouvoir. La sortie du pays de Yahya Jammeh avait été négociée par des médiateurs de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Un départ “avec toutes les garanties pour sa famille, ses proches et lui-même“, selon l’accord conclu, qui ne dit pas précisément si les crimes de l’ex-président resteront à jamais impunis.
Nos remerciements à Pierre 1er
Rappel :
La Gambie est l’un des pays prioritaires de l’aide au développement française.