[…] Sébastien David, 45 ans, en a gros sur le cœur. Depuis plus de 6 mois, ce vigneron nature et bio de Saint-Nicolas-de-Bourgueil (Indre-et-Loire) est engagé dans un bras de fer avec l’État. L’administration exige en effet qu’il détruise plus de 2000 bouteilles de sa production, ce qui mettrait en péril son activité. Une pétition de soutien au vigneron, actuellement en ligne sur change.org, compte plus de 85.000 signataires jeudi 9 mai au matin.
Tout commence en octobre 2018. Un agent de la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes) arrive dans son domaine et fait un contrôle inopiné. Cet agent effectue un prélèvement dans trois bouteilles de sa cuvée «Coef» millésime 2016. […] Après trois heures de questions, ils saisissent 2078 bouteilles de «Coef» 2016 d’appellation Saint-Nicolas-de-Bourgueil: elles sont mises sous scellé avec interdiction d’y toucher. En cause? Une «acidité volatile» trop élevée. En clair, les vins ayant été contrôlés auraient une teneur en acide trop élevée. Les inspecteurs ont enregistré un chiffre de 21,8 (milliéquivalent par litre) alors que la norme européenne est à 20 maximum. […]
Sébastien David décide alors de mener sa propre enquête, à ses frais. Il sollicite un huissier de justice, qui rachète des bouteilles à des clients du vigneron – les bouteilles non vendues étant sous scellé -, afin de les faire analyser. En mars 2019, deux contre-analyses vont à l’encontre des résultats de la DGCCRF et donnent un chiffre en dessous de la norme européenne (19,3).