Le barrage de la langue ? Le tribunal correctionnel de Bordeaux n’y a pas cru. Le 29 janvier dernier, un Syrien en exil de 36 ans est venu sur prescription médicale se faire masser pour soulager un mal de dos. Il ne parle pas français, la thérapeute ne parle pas arabe. Mais jusqu’alors, la jeune kiné est toujours parvenue à trouver où le trentenaire avait mal puisqu’il lui indiquait, d’un geste de la main, l’endroit douloureux.
Ce jour-là, la professionnelle de santé lui a posé la même question, désignant sur son propre dos plusieurs points éventuels. « Il a mis sa main dans mon pantalon et m’a retournée sur la table pour m’embrasser de force », accuse-t-elle, les lèvres tremblantes. « J’ai réussi à m’échapper et j’ai hurlé, hurlé. » Sa collègue a accouru et l’a retrouvée prostrée dans le couloir.
[…]5 mois avec sursis
[…][…]Me Carole Soudant regrette que la parole de la victime soit parole d’évangile. On lui prête des intentions qu’il n’a pas. Il ne parle pas français, il a essayé le traducteur de son téléphone. Il a cru qu’elle lui demandait de lui montrer sur elle où il avait mal. »