20 % des représentants du syndicat étudiant, issus d’une tendance proche des communistes mais aussi une partie de la mouvance majoritaire, ont annoncé dans une lettre leur décision de quitter le mouvement.
L’UNEF, syndicat étudiant historique proche de la gauche, subit une nouvelle descente aux enfers. 86 représentants du syndicat ont annoncé dans une lettre leur décision de quitter le mouvement pour fonder « une nouvelle organisation nationale ». Ce dernier de moins en moins audible politiquement et dans la rue cumule par ailleurs les scandales. Des affaires de harcèlement sexuel ont été révélées en 2017 dans la presse. En 2018, plusieurs personnalités, comme Gérard Collomb, Julien Dray ou Marlène Schiappa avaient dénoncé la « promotion d’un islam politique » alors que Maryam Pougetoux, la présidente de l’Unef à Paris-IV, portait un hijab, voile qui encadre le visage. En mars dernier, certains de ses membres se sont associés au blocage d’une pièce de théâtre d’Eschyle, Les Suppliantes, qui devait être jouée à la Sorbonne, dénonçant une mise en scène raciste. Enfin, deux membres haut placés du syndicat étudiant ont violemment moqué le recueillement national qui a accompagné l’incendie de Notre-Dame de Paris…
Dans une lettre d’une dizaine de pages à la tonalité trotskiste très « lutte des classes », les partants expliquent leurs motivations. Ils ne se reconnaissent pas dans la volonté récente affichée du syndicat d’être la « maison commune des étudiants » : « Nous refusons d’avoir pour rôle d’être la «maison commune de la gauche» sur les établissements d’enseignement supérieur. Pour nous, l’identité syndicale est avant tout une identité de classe. Le syndicalisme est né dans le besoin de la classe ouvrière de s’organiser et lutter pour dépasser sa condition d’exploitée ». La lutte des classes « nécessite l’existence d’une organisation syndicale de lutte, apte à défendre une vision populaire et ouverte de l’enseignement supérieur et de la recherche », insistent-ils.