Il a passé trente ans de sa vie à soigner des migrants sur l’île italienne de Lampedusa. Sur ce petit caillou d’une superficie de 20 km2, trait d’union entre l’Afrique et l’Europe, Pietro Bartolo, 63 ans, dit avoir été témoin des “crimes les plus grands que l’on puisse commettre contre l’humanité“. Son engagement date de 1988. Alors qu’il termine sa spécialisation en gynécologie, il devient maire-adjoint de l’île et se retrouve “à l’avant-poste pour évaluer le flot de migrants qui commence à affluer en provenance de la Tunisie”, détaille La Croix.
Signe distinctif? Il apparaît dans le documentaire Fuocoammare de Gianfranco Rosi, primé par l’Ours d’or à la Berlinale en 2016. Sur France 3, il avait témoigné de la situation des migrants, au moment de la sortie du film.
Depuis, “l’ange des migrants”, comme on le surnomme à Lampedusa, n’a eu de cesse de dénoncer l’enfer subi par les migrants qui arrivent sur les côtes italiennes. Il vient d’être élu eurodéputé dans les rangs du Parti démocrate (centre-gauche) pour porter leurs voix au cœur des débats de l’Union européenne. Son parti fait figure d’exception à Lampedusa où l’extrême droite a dépassé les 50% aux élections européennes de dimanche, marquées par une très forte abstention dans l’île.