« Il me criait dessus, je vais te tuer, je vais te tuer ! Je me suis vu mourir ! » raconte Karim (prénom d’emprunt), toujours sous le choc moins de trois jours après l’agression à la machette dont cet éducateur de 54 ans a été victime, lundi, au Mirail, à Toulouse. Une agression « inexpliquée » selon lui mais dont les stigmates sont l’affirmation d’une réelle volonté de nuire. Huit points de suture au bras sur sa main droite en souffrance, « j’ai paré les coups de machette » et une arcade sourcilière touchée.
(…) « Au moment de démarrer, je vois une ombre derrière ma voiture. Puis un homme brise la vitre avec une batte de base-ball côté passager. Il penche sa tête dans l’habitacle et me dit qu’il veut me tuer… » Affolé, Karim lui répond qu’il ne le connaît pas mais son assaillant hurle en le menaçant. « Je sors de la voiture et là il me poursuit en exhibant une machette. Je parviens à me cacher derrière une voiture mais je glisse et l’homme armé me rattrape et me tombe dessus ». « Il ne paraissait pas dans son état normal et débitait des versets du coran. Il avait le regard très sombre. J’étais couché au sol et je repoussais avec mes bras sa machette. Il était essoufflé et déterminé. Je lui ai demandé comment il s’appelait et son nom a fait tilt. C’était un ancien pensionnaire du centre de réinsertion, trois ans auparavant. À l’époque, un jeune sans problème, un peu solitaire et mystérieux mais qui n’avait pas adhéré au projet qui lui avait été proposé. Je n’ai pas le souvenir d’avoir eu maille à partir avec lui ».