A Strasbourg, François Alfonsi siègera au sein du Parti vert européen, qui ne s’est jamais aussi bien porté. Avec lui, 11 députés qui veulent faire entendre la voix des peuples minoritaires. Mais ça ne va pas être facile, d’autant que certains manquent à l’appel.
(…) Des scores historiques
Les scores, dans de nombreux pays européens, sont impressionnants : 13,5% en France, 17,5% en Irlande, 16% en Finlande… Avec sans surprise, l’Allemagne dans la position de chef de file, avec 22,1% de votes écologistes.
L’effet sur le nombre de sièges occupés dans l’hémicycle est spectaculaire :
Les élus régionalistes comptent bien se faire entendre
Parmi ces députés, on dénombre 12 élus qui se revendiquent comme étant régionalistes, où qui militent pour la défense des peuples minoritaires, parmi lesquels François Alfonsi. Ils sont réunis au sein de l’ALE, ou Alliance Libre Européenne, qui réunit des partis régionalistes en Europe. Un mouvement dont François Alfonsi fut, un temps, le président.
L’ALE Forme un groupe avec le Parti vert européen au sein du parlement de Strasbourg.
Deux grands absents, les élus indépendantistes catalans
Le premier, Carlos Puigdemont. Le leader catalan, qui était la tête de liste indépendantiste Libres Pour l’Europe (4,6%), est réfugié en Belgique, pour échapper à la justice espagnole après les événements de Catalogne en 2017. (…) Pour l’heure, les portes du Parlement européen lui restent fermées. (…)
22/05/2019
Européennes : pourquoi les autonomistes corses et les régionalistes soutiennent-ils la liste EELV ?
L’autonomiste Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de Corse, était présent mardi soir au dernier meeting de la liste écologiste de Yannick Jadot. Des militants régionalistes sont également présents sur cette liste. Des soutiens qui s’inscrivent dans une logique d’alliance déjà ancienne.
(…) “Nous sommes ici”, a déclaré Gilles Simeoni, “comme des militants qui ont participé à une histoire qui, depuis 50 ans, s’est confondue avec les combats de l’écologie”. Le patron de l’exécutif corse a cité plusieurs de ces combats, dont la mobilisation contre les projets d’essais nucléaires en Haute-Corse dans les années 1960, la lutte contre les boues rouges dans les années 1970 et, “pendant trente ans”, la lutte “avec de moyens pour certains illégaux, pour empêcher l’urbanisation sur nos côtes”. Jusqu’à la mobilisation actuelle “pour faire que les ressources naturelles soient protégées”.
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Comme le soulignait récemment Le Point, cette histoire d’amour entre une partie des élus corses – pas tous – et les écologistes ne date pas d’hier et ne constitue pas vraiment une surprise. Au-delà des combats environnementaux qui ont vu des militants corses et écologistes converger depuis un demi-siècle, une stratégie d’alliance politique s’est forgée il y a déjà trente ans, à l’occasion des élections européennes. En 1989, à la suite d’un accord entre l’Union du peuple corse et les Verts d’Antoine Waechter, Max Simeoni, l’oncle de l’actuel président de l’exécutif corse et frère d’Edmond Simeoni, l’un des pères du nationalisme corse récemment décédé, s’était porté candidat aux européennes. Entre 2009 et 2014, cette association a permis aux élus corses de compter un député au Parlement européen. En outre, fin 2015, les écologistes ont compté parmi les premiers soutiens aux nationalistes nouvellement élus à la tête de la collectivité.
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Au-delà du candidat corse François Alfonsi, EELV compte sur sa liste six personnalités régionalistes issues de Régions et peuples solidaires (R&PS), une fédération de mouvements qui prône le “dépassement de l’Europe des Etats” et promeut “l’autonomie” des territoires contre “le centralisme parisien”. Parmi ces personnalités : Lydie Massard, membre de l’Union démocratique bretonne, Lucien Betbeder, élu du Pays Basque ou encore Amélie Cervello, qui défend la création d’une collectivité du Pays Catalan.
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“Dans beaucoup de régions européennes, les écologistes sont avant tout des régionalistes”, explique à LCI Pèire Costa, directeur de R&PS. “C’est logique, puisque l’écologie part des territoires. Les deux familles sont nées de la lutte de terrain, comme par exemple avec ‘Gardarem Lo Larzac’, un combat mené avec les autonomistes occitans.” Au sein de ce groupe, “les votes sont cohérents”, assure également Pèire Costa. “Bien qu’il s’agisse de familles politiques différentes, il y a une affinité intellectuelle.”