Eloignements forcés, dignité de l’accueil, intégration des réfugiés… Dans ses trois volets, la loi asile-immigration de l’ancien ministre de l’Intérieur peine à porter ses fruits
Une réunion ministérielle doit se tenir en début de semaine autour d’Edouard Philippe pour faire un point d’étape sur la mise en œuvre de la loi du 10 septembre 2018, dite loi « pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie ». Des moyens supplémentaires devraient être dévolus à l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) pour atteindre l’objectif moyen d’instruire les dossiers en six mois.
Tout ça pour ça. Durant deux ans, la majorité parlementaire s’est craquelée sur la politique migratoire de Gérard Collomb. La loi qui porte son nom, dite « asile et immigration », a cristallisé les débats jusqu’à sa promulgation le 10 septembre 2018. Pour contenter tout le monde, l’exécutif martelait deux mots (dans la lignée du quinquennat précédent) : fermeté et humanité. Or, ces deux ambitions peinent à se concrétiser. « Cette loi n’a servi qu’à effrayer, témoigne un acteur de l’Ofpra. Elle n’a eu pour effet ni de diminuer les délais d’instruction, ni de baisser l’attractivité migratoire de la France ».
L’allongement de la durée de rétention à trois mois, qui avait provoqué la polémique en 2018, est rarement utilisé.