Le fait que le ministère de la Culture ait fait appel à vous est-il une reconnaissance ?
Oui, forcément, car ils ont fait la démarche de me le demander. J’ai accepté car il s’agit des Fables de La Fontaine. Si cela avait été autre chose, je ne l’aurais pas fait. Ce sont des souvenirs d’enfance et un univers qui me plaisent. […]
Vous êtes plutôt habitué à des dessins humoristiques, parfois corrosifs. Est-ce que vous avez dû adoucir votre façon de penser, pour vous adresser à des enfants ?
Les fables sont assez violentes, ce n’est pas du tout nunuche ou à l’eau de rose. Dans Le loup et l’agneau, il y en a quand même un qui se fait dévorer. La Fontaine, c’est un peu comme les contes, ce n’est pas une littérature aseptisée, ce n’est pas du tout gentil. Je n’ai pas voulu gommer ce côté violent par rapport aux enfants, je me suis plutôt demandé comment faire pour les intriguer. Le dessin, c’est un teaser pour qu’ils aient envie de lire le texte, une vitrine de magasin qui donne envie d’y entrer. L’objectif, c’est de leur susciter l’envie de lire la fable.
Le ministère vous a-t-il laissé carte blanche ?
Complètement. Ils ont accepté mes choix de fables et, dans la mesure où rien ne gênait la bienséance, ils n’ont pas mis leur grain de sel. Mon contrat, c’était de donner envie de lire aux enfants. Le but du ministère, c’est de leur faire découvrir un texte classique. Je n’étais donc pas là pour me faire plaisir avec des dessins particuliers, mais pour amener les enfants à la lecture.
Merci à Hypatie