L’Homme n’a pas toujours évolué sur tous les continents. Il y a bien longtemps, nos ancêtres avaient un territoire bien plus restreint que les populations ont étendu en migrant aux quatre coins de la Terre. Comment ? L’histoire est loin d’être élucidée. C’est ce que confirme une étude publiée cette semaine dans la revue Nature.
Ces travaux reposent sur la découverte de deux dents de lait humaines sur un site archéologique isolé du nord-est de la Sibérie. Nommé Yana Rhinoceros Horn Site (RHS), l’endroit est connu depuis 2001 et de nombreuses trouvailles y ont déjà été révélées. Parmi elles, quelque 2.500 artéfacts fabriqués en os d’animaux, en ivoire ainsi que des outils en pierre.
Ce site a fourni les plus anciennes preuves directes d’occupation humaine dans la région. “Auparavant, les données génétiques suggéraient que le nord-est de la Sibérie n’était occupé que depuis 10.000 ans, mais nous savons [maintenant] que ces populations étaient là depuis bien plus longtemps“, a expliqué au New Scientist, Eske Willerslev de l’Université de Cambridge.
Toutefois, les deux dents humaines découvertes ont à nouveau bousculé les théories. Une analyse génétique a révélé qu’elles sont âgées de 31.000 ans et surtout, qu’elles appartiennent à une population humaine inconnue. Une population génétiquement distincte des Eurasiens occidentaux et des Asiatiques de l’Est que les chercheurs ont nommée “anciens Sibériens du Nord”.
Ce n’est pas tout puisque les analyses génétiques ont révélé un autre résultat crucial : cette population ne serait pas directement liée aux Amérindiens, comme on le supposait. “L’idée commune est que les premiers humains à être arrivés dans cette région étaient les ancêtres des premiers Américains qui ont traversé le détroit de Béring et ont disparu“, a précisé Eske Willerslev. […]