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Emmanuelle Mignon, l’ex-conseillère de Nicolas Sarkozy, revient sur la débâcle de LR et la captation de l’électorat de droite par LREM. Au-delà des batailles de chef, celle qui a bâti en grande partie le programme du candidat Sarkozy souhaite que Les Républicains revoient l’intégralité de leur logiciel et exclut toute alliance avec le Rassemblement national, comme le suggèrent certains à droite.

Comment expliquer que La République en marche ait capté une partie de l’électorat de droite ?

Il faut dire les choses comme elles sont : Emmanuel Macron est le meilleur président de droite qu’on ait eu depuis un certain temps. Il faut toutefois faire attention : l’élection européenne n’est pas l’élection présidentielle. Les projections sur 2022 sont hâtives. Si Emmanuel Macron fait des réformes qui vont dans le sens souhaité par l’électorat de droite, on reste loin de ce qu’un électeur de droite considère comme nécessaire pour redresser vraiment le pays. […]

Faut-il lever le tabou d’une alliance avec le Rassemblement national comme le suggérait déjà en 1997 Jean d’Ormesson dans le Figaro, comme l’ont repéré nos confrères du Monde ?

Ce serait une impasse complète. D’abord, pour des raisons de culture. Les partis politiques ne peuvent pas ignorer leur histoire. Comment la droite républicaine pourrait-elle s’allier avec l’extrême droite ? C’est inimaginable pour les gaullistes et pour les centristes. […]

Si on regarde dans l’Histoire, la droite républicaine tenait un discours proche de celui du RN : sur l’Europe par exemple à la fin des années 1970 avec l’appel de Cochin ou en 1990 sur l’immigration…

L’électorat de droite évolue avec son temps. Heureusement ! Il n’a plus rien de commun avec l’appel de Cochin. Et les positions sur l’immigration évoluent aussi à la faveur d’une plus grande mixité. […]

Qu’est-ce que la droite aujourd’hui ?
La liberté, et la responsabilité qui en est la contrepartie. Le travail, facteur d’épanouissement individuel. On a des devoirs envers son pays avant d’avoir des droits. Une certaine vision de l’immigration et de l’intégration : les nouveaux venus doivent adhérer – sans perdre leur identité – aux fondamentaux de la culture française. La droite refuse le communautarisme. Le refus de l’égalitarisme. La méritocratie à condition que tout le monde puisse faire valoir son talent et son mérite. Sur ce point, c’est bien que la gauche nous ait ouvert les yeux. Ces valeurs sont éternelles, mais il faut les confronter aux enjeux du monde d’aujourd’hui. […]

Le Point

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