Ce dimanche 9 juin a lieu, à Saint-Denis, la première marche des fiertés en banlieue. La mairie communiste “soutient fortement” l’événement.
L’objectif est double pour la ville de Saint-Denis. Les étudiants à l’origine de la “première marche des fiertés en banlieue” entendent bien, ce dimanche 9 juin, lutter à la fois contre l’homophobie mais aussi contre “la stigmatisation” des habitants des quartiers populaires.
“Le discours majoritaire sur l’homophobie en banlieue n’est pas un discours contre l’homophobie, mais contre les habitants de banlieue supposés LGBTQIphobes“, déplore Luca Poissonnet, co-fondateur avec Yanis Khames de l’association “Saint-Denis ville au cœur”, à l’origine de cette “pride” des quartiers. La marche partira à 14h30 du centre-ville, avant une soirée associant performances et concerts. Un “village associatif” sera également installé face à la basilique. […]
Pour l’occasion, la municipalité communiste, qui “soutient fortement” l’événement, a pavoisé la mairie et des passages piétons aux couleurs du drapeau arc-en-ciel, comme le montre l’élu Madjid Messaoudene dans l’un de ses tweets.
Pour Youssef Belghmaidi, étudiante et organisatrice de l’événement, la marche doit permettre de changer le regard habituellement porté sur la ville : «Il s’agit surtout d’arrêter de nourrir constamment les clichés sur les banlieues et par la même occasion, le discours des extrêmes». Une manière également de ramener les événements de promotion LGBT, plus près des habitants.
Mais c’est aussi une question de représentation pour les organisateurs. «La marche parisienne ne représente pas nécessairement les personnes LGBTQI+ racisées, celles en situation de handicap, qui souffrent d’inégalité sociale ou issues des classes populaires, analyse Youssef. On souhaitait créer nous-mêmes cet espace».