Écrire des romans est un engagement politique, mais au moment où j’écris, il s’agit de littérature. Les sujets sur lesquels je travaille j’y mets deux voire trois ans, j’explore, j’essaie de répondre à des questions que je me pose, je fais en sorte que l’écriture me serve à moi aussi.
J’ai sciemment décrit la vie de mes personnages de manière très contemporaine, il n’y a aucune science-fiction dans l’histoire. A part deux ou trois éléments qui reviennent, on est bien dans le monde d’aujourd’hui. Il n’y a pas de date, c’est volontaire. Quant au narrateur, on ne sait jamais exactement si les choses sont avérées, s’il se trompe ou s’il invente un peu.
Tout le monde est d’origine étrangère – côté paternel : polonais et allemand, côté maternel : famille algérienne – mais les deux parents nés en France ont choisi des stratégies un peu différentes par rapport à leurs enfants ; ça me permettait d’explorer dans la fiction deux choses différentes, et notamment les silences concernant l’Algérie.
Mon histoire se passe à Marseille, c’est une ville très cosmopolite, je suis fasciné par cette ville et en même temps, j’ai du mal à la saisir vraiment. C’est une ville complexe, avec une fort taux de votes d’extrême droite. J’essaie moi d’explorer ces choses-là du côté de l’histoire des gens, en créant des personnages.