Suède – La bombe a explosé vers 9h du matin, vendredi, et a soufflé deux immeubles. On pouvait entendre le bruit à des kilomètres à la ronde. Vingt-cinq personnes ont subi des coupures et des contusions et 250 appartements ont été endommagés. Un jardin d’enfants voisin a été évacué. Les photos de la scène montrent des rangées de balcons démolis et des fenêtres brisées. Il est “absolument incroyable” que personne n’ait été grièvement blessé, a déclaré un porte-parole de la police.
C’est le genre de nouvelles que nous associons habituellement aux zones de guerre, mais cette explosion a eu lieu à Linköping, une ville universitaire paisible du sud de la Suède. Fait remarquable, ce n’était pas la seule explosion dans le pays ce jour-là ; une autre explosion, apparemment sans rapport, a été signalée dans un parking de la ville de Göteborg plus tôt le matin. Trois explosions ont été signalées à Malmö depuis mardi matin. A ce jour, aucune arrestation n’a été effectuée.
Ces dernières années, la Suède a connu une forte augmentation des explosions, principalement liées à des conflits entre bandes criminelles. Selon la police, l’utilisation d’explosifs en Suède est à un niveau unique au monde pour un État qui n’est pas en guerre. (…) Une cinquantaine d’explosions ont été signalées au cours des trois premiers mois de 2019, soit en moyenne plus d’une explosion tous les deux jours et une augmentation par rapport à la même période en 2018, une année qui a vu un nombre record de plus de trois explosions par semaine.
Si les explosifs sont devenus une arme de choix parmi les gangs du pays, les effets de cette violence ne se limitent guère aux criminels. Au cours des quatre dernières années, un homme de 63 ans a été tué en ramassant sans le savoir une grenade dans la rue, un garçon de 8 ans qui dormait lorsqu’une grenade à main a été jetée dans son appartement est mort et une fillette de 4 ans a été tuée dans une voiture piégée.
(…) Le nombre de fusillades mortelles par habitant en Suède est désormais considérablement plus élevé que la moyenne européenne. Et l’intimidation systématique des témoins, associée à un code du silence dans les zones d’immigration du pays, a rendu ce type de crime difficile à combattre pour le système judiciaire suédois.
L’augmentation de la violence des gangs et d’autres types de criminalité – y compris les infractions sexuelles – a eu de profondes répercussions sur la société suédoise. Dans un pays qui s’enorgueillit d’avoir “le premier gouvernement féministe du monde”, un tiers des jeunes femmes déclarent maintenant ne pas se sentir en sécurité lorsqu’elles sortent le soir. Une récente enquête menée dans les trois plus grandes villes du pays a montré que la sécurité est désormais la principale priorité des Suédois qui cherchent à acheter une maison. La criminalité est apparue comme une priorité absolue parmi les électeurs avant l’élection au Parlement européen en mai.