Grèce – Les touristes évitent l’île de Samos en raison de la situation choquante du camp de migrants de Vathy, qui est devenu une colonie tentaculaire. Les habitants et les demandeurs d’asile ont l’impression que les autorités les ont abandonnés.
Ce camp, créé en 2016 à la suite d’un accord controversé de l’Union européenne avec la Turquie, accueille des migrants en attente de traitement de leur demande d’asile.
L’île grecque de Samos est à deux pas de la côte turque. Et des bateaux avec des migrants arrivent constamment ici.
Il n’est pas étonnant que les Grecs soient consternés par ce camp : à l’origine conçu pour accueillir 650 demandeurs d’asile seulement, il accueille aujourd’hui environ 4 000 migrants du Moyen-Orient et d’Afrique. Officiellement, personne n’est censé attendre plus de trois mois pour que sa demande d’asile soit traitée. Mais la réalité est très différente, laissant de nombreux migrants bloqués. Plus de 1 500 migrants se sont installés autour du camp, dans ce qu’il est convenu d’appeler une “jungle”.
(…) Un homme de 32 ans originaire du Congo se trouve dans une situation similaire. Lui et sa femme vivent dans le camp depuis octobre dernier, et ils sont désespérés d’immigrer en Belgique.
“Les autorités belges doivent nous accorder l’asile, ils ont colonisé notre pays. Arriver en Belgique, c’est comme rentrer chez soi”, dit-il.
Le camp de migrants a presque doublé la population de Vathy et a visiblement changé la face de cette île idyllique. Aujourd’hui, les migrants du Moyen-Orient et d’Afrique sont plus nombreux que les touristes occidentaux.
Au début, certains espéraient que le centre d’accueil pour migrants permettrait de recevoir des subventions européennes supplémentaires dans la région. Mais cela ne s’est jamais concrétisé. Et aujourd’hui, les insulaires et les demandeurs d’asile grecs se sentent abandonnés.
(…) Maria, qui tient une bijouterie dans la rue principale de Vathy, pense que ces peurs sont irrationnelles. Elle admet qu’il y a eu des problèmes, mais elle dit que les inquiétudes des gens du pays proviennent “de leur peur de l’inconnu”. Maria dit que de nombreux habitants se demandent combien de temps les demandeurs d’asile resteront sur l’île, et s’ils commenceront à être plus nombreux qu’eux.