24/06/19
D’abord un message écrit en ces termes “Attendez, attendez, pourquoi ce chalutier remorque-t-il un bateau en bois vide en haute mer ?” Et lorsque la vidéo démarre, on se demande en effet pourquoi les garde-côtes européens diffusent cette vidéo où un bateau de pêche glisse dans les flots bleus de la Méditerranée.[…] Pour la première fois, un drone associé à un avion de Frontex a pu suivre le parcours et filmé la manière de procéder des passeurs en provenance de Libye. […]
C’est vrai que ça peut surprendre. Quand on remonte le fil twitter du compte des garde-côtes européens depuis 2015, très peu de vidéos de leur travail effectif. D’avantage de publicité avec des gens qui disent “ok on y va” ou des messages pour dire Frontex reste sur le pont mais rien de très concret sur le travail de cette agence… Et puis, si vous avez suivi les débats des élections européennes, peut-être vous souvenez vous que ce mot de Frontex est souvent revenu dans la bouche des candidats d’extrême droite afin de montrer que les frontières de l’Europe étaient soi-disant une passoire, et donc qu’il fallait en finir avec Frontex… D’ailleurs, les premiers à réagir à cette vidéo étaient des élus ou des sympathisants RN. Non pas pour féliciter Frontex mais pour trouver à travers cette vidéo une justification à leur théorie complotiste voulant que ces migrants arrivant de Libye étaient de faux réfugiés. La preuve : ils voyagent tranquillement en chalutier et après attendent, encore plus tranquillement qu’on vienne les chercher. La vidéo dit le contraire mais un chiffre suffira à éteindre ces sombres rumeurs : aujourd’hui, un migrant sur huit perd la vie en Méditerranée.
23/06/19
[…] Le bateau avait été repéré jeudi par une caméra de l’agence Frontex. On y voit environ 80 migrants transférés du bateau de pêche vers une plus petite embarcation qui semble totalement vide, sans eau ni aucun vivre. Le tout, sous le contrôle d’individus décrits par l’organisation comme étant des passeurs.
Nous sommes à une centaine de kilomètres des côtes de l’île italienne de Lampedusa, à mi-chemin avec la Libye.
Alors que le petit bateau part en direction de l’Italie, la plus grosse embarcation repart en direction du sud avant d’être interceptée par la marine italienne à 60 km des côtes libyennes.
Les 81 migrants (75 hommes, 3 femmes, 3 petites filles) ont été secourus et transférés dans le hotspot de Lampedusa.
22/06/19
Une vidéo tournée par un avion […] de l’agence Frontex montre le transbordement d’un groupe de migrants d’un bateau de pêche à un bateau plus petit, à environ 60 miles au sud de l’île de Lampedusa. Après le transbordement, le navire-mère est parti pour la Libye. Immédiatement, des procédures ont été prises pour le bloquer : sept personnes ont été retrouvées à bord, six Égyptiens et un Tunisien, et sont maintenant en détention pour avoir aidé et encouragé l’immigration illégale. Le bateau de pêche qui transportait 81 immigrants illégaux a été saisi dans les eaux internationales. Il arrivera en Italie, à Licata, le samedi matin.
Nouvelles arrivées de migrants à Lampedusa, une fois de plus ramenés à terre par des patrouilleurs italiens tandis que les 43 migrants à bord du Sea Watch en sont à leur dixième jour comme “otages” sur le navire humanitaire allemand, auquel le gouvernement refuse l’entrée dans les eaux territoriales.
Dernier débarquement à 23 h 30 : 21 migrants ont été récupérés en mer près du Capo Ponente, tous originaires de Tunis. Aux petites heures du matin, 81 migrants sont arrivés, entrant dans les eaux italiennes sans être dérangés, suivis par un avion de Frontex qui avait identifié depuis hier après-midi le bateau sur lequel ils voyageaient alors qu’ils étaient à 25 miles de Lampedusa […]. Ils ont dit qu’ils étaient partis de la plage libyenne d’Al Zwara. Ils viennent du Bangladesh, d’Algérie, de Syrie, du Sénégal, du Maroc, de Tunisie et de Libye. Et le matin, deux autres bateaux sont arrivés avec 19 personnes à bord. […]
Le bateau de pêche, après avoir déposé les migrants sur un canot remorqué, avait immédiatement repris le chemin du retour vers la Libye. C’est une méthode éprouvée, celle du navire-mère, que les passeurs libyens et tunisiens utilisent de plus en plus fréquemment pour amener de petits bateaux avec des groupes de migrants à quelques kilomètres des eaux italiennes et faciliter leur entrée. Quand les bateaux entrent, les patrouilleurs italiens vont les récupérer et les emmènent à Lampedusa. Cette fois, avertis par un avion militaire, les douaniers se sont mis à la poursuite du bateau de pêche et ont réussi à l’atteindre après quelques heures. Saisi et remorqué à Lampedusa, après les premières vérifications, le ministère public d’Agrigente a ordonné la détention de l’équipage du navire. […]