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La caricaturiste et auteure de bande dessinée doit, le 29 juin, recevoir à Berlin le prix Hedwig-Dohm récompensant l’ensemble de son œuvre. Mais sur Twitter, l’annonce a déclenché une avalanche de critiques.
En cause : des dessins jugés « islamophobes » et « racistes ». L’auteure féministe Sibel Schick estime ainsi que ce prix récompense un travail « misogyne » et qui « invite à la violence contre les femmes ». Le journaliste et éditeur Jakob Augstein a expliqué que « les caricatures sont bonnes quand elles rapetissent les grands, et non pas quand elles tapent sur ceux qui sont tout en bas. C’est pour cela aussi que les caricatures antimusulmanes de Charlies Hebdoétaient mauvaises. C’est une question de pouvoir ». Theresa Bücker, rédactrice en chef du magazine féminin en ligne Édition F, a, elle, twitté : « Pfff. Je viens de regarder quelques-uns de ses dessins, cela donne le vertige, ils sont si souvent racistes, surtout contre les femmes portant le voile. »
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Dans un de ses dessins, on voit par exemple une nounou voilée qui explique « mon voile est mon choix de confort vestimentaire personnel. Cela n’a rien à voir avec mon travail ! », alors que, à ses côtés, des enfants jouent avec des « camions kamikazes » ou des poupées voilées.
Un autre montre une banquière voilée qui déclare à un client : « Désolé, les versements ne se font plus qu’avec un accord écrit de l’époux, père, frère ou fils. »
Si l’artiste ironise sur des personnages portant le voile intégral, elle n’a jamais épargné l’Église catholique par le passé.
Franziska Becker estime ces accusations « absurdes ». Selon elle, ses dessins ne se veulent pas critiques de l’islam, mais de l’islamisme. Pour Alice Schwarzer, qui s’engage depuis longtemps contre les islamistes, ces « fascistes du XXIe siècle », cette polémique représente « la première querelle allemande autour de caricatures ». « L’heure de l’idéologisation, de la police de la pensée et de la censure a sonné » assure la septuagénaire, qui est remise en question par les jeunes générations de féministes. Alice Schwarzer explique que Franziska Becker traite depuis 1991 des « fanatiques de l’islam » et des « propagandistes de la burqa », sans avoir jamais suscité d’indignations. « Vingt-huit ans après sa première caricature contre l’islamisme (et non pas l’islam !), voilà que Becker se voit reprocher d’être islamophobe et raciste. Une blogueuse d’origine turque a initié ces protestations – et certains l’ont suivie ».
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