6 Juillet 2019
Acquitté en première instance, et en fuite depuis vendredi, Redouane Ikil a été condamné dans la nuit de vendredi à samedi à 18 ans de prison par la cour d’assises du Tarn à Albi pour les braquages violents de deux agences postales à Toulouse.
Reconnu coupable de “séquestration” et “extorsion de fonds”, cet ancien directeur d’une des deux agences attaquées fait désormais l’objet d’un mandat d’arrêt émis par la cour après sa disparition du procès, où il comparaissait libre.
Prenant acte de cette absence, l’avocat général, David Sénat, avait requis 30 ans de réclusion criminelle à son encontre, l’accusant d’avoir été le “cerveau-recruteur” des braqueurs, dont un seul, Fabien Djetcha, également jugé en appel, avait été arrêté et condamné.
2 Juillet 2019
Le procès en appel de Fabien Djetcha et Redouane Ikil, poursuivis pour séquestration et extorsion de fonds en bande organisée avec armes à Toulouse en 2012 et 2013, s’est ouvert ce 28 juin 2019, devant la cour d’assises du Tarn. La personnalité des deux accusés a été évoquée en ce début d’audience.
[…]Le rapport d’expertise psychologique évoque une position très défensive. Fabien Djetcha aurait éludé toutes les questions. Son intelligence est normale mais pas celle qu’on aurait pu attendre, au vu de son diplôme, écrit la psychologue dans son rapport. Invité à s’exprimer là-dessus, Fabien Djetcha hausse les épaules : “Pire rapport, elle pouvait pas“.
Le positionnement de son co-accusé est à l’opposé. Redouane Ikil, l’ancien directeur d’agence postale, acquitté en première instance en 2017, a beaucoup de choses à dire et il s’exprime d’une voix claire et posée.
Son enfance est moins linéaire que celle de Fabien Djetcha. Né à Oran en Algérie, il arrive en France à l’âge de 7 ans quand il rejoint, avec sa mère, son frère et sa soeur, son père venu travailler à Pau.
En raison de l’alcoolisme et de la violence du père, les parents se séparent rapidement. Redouane Ikil, comme ses frère et soeur, évoque une “délivrance” et une enfance heureuse grâce à une mère aimante.
[…]
Redouane Ikil est-il un “honnête homme” ? L’accusation ne le croit pas.
Outre les faits qui lui sont reprochés, les parties civiles et l’avocat général ont à coeur de démontrer aux jurés que l’ancien directeur d’agences postales n’était pas irréprochable.
Ses boîtes de nuit, ses relations avec le milieu de la boxe, son frère passé en prison pour trafic de stupéfiants ont déjà été évoqués devant la cour d’assises du Tarn, depuis l’ouverture du procès le 28 juin 2019
L’usage d’un téléphone par Redouane Ikil pendant sa détention a fait l’objet de vifs débats lundi 1er juillet. Et ce mardi, une nouvelle pièce, jointe au dossier par l’avocat général, a relancé la question.
Redouane Ikil, désormais au chômage, a fourni à une agence immobilière un lot de faux papiers (bulletins de salaire et attestation employeur) dans le but de pouvoir louer un logement. Des faits non encore jugés mais qui font irruption dans les débats présents.
Le président de la cour d’assises en profite pour revenir sur ce fameux téléphone portable utilisé en prison.
[…]Et sur ce SMS envoyé indirectement à un témoin pour lui faire changer son témoignage.
Est-ce moral ?, demande un avocat de la partie civile.”Vous croyez que la morale existe encore après 36 mois de détention ?“, lui répond maître Edouard Martial, avocat de Redouane Ikil. C’est reparti pour les échanges musclés.
Redouane Ikil intensivement soutenu par le Parti des indigènes de la République
mais également par:
Marion ALCARAZ, juriste
Salah AMOKRANE, Tactikollectif
Yamina AISSA ABDI, militante
Verveine ANGELI, syndicaliste Solidaires
Claude BEGUE, militante antiraciste et anticapitaliste
Luc BONAVENTURE, travailleur social
Saïd BOUAMAMA, Sociologue et militant du FUIQP
Houria BOUTELDJA, Parti des indigènes de la République
Jean-Pierre BOUCHE, militant contre l’apartheid israélien
Alima BOUMEDIENE THIERY, Avocate
Youssef BOUSSOUMAH, militant du Parti des indigènes de la République
Hugo COLDEBOEUF, syndicaliste CGT Banque de France
Annick COUPE, syndicaliste et altermondialiste
Alexis CUKIER, philosophe
Hervé FALCETTA, CGT construction Toulouse
Mireille FANON MENDES FRANCE, Fondation Frantz Fanon, ex UN expert
Georges FRANCO artiste peintre
Mohand GHILAS, Conseiller Municipal de la ville de Bezons, Vice-Président de l’Association Solidarité Palestine Argenteuil, membre du Collectif contre les violences policières, militant de la Paix, humaniste contre toutes formes de racisme et ségrégation
Ouissame GHMIMAT militant des droits humains
Nacira GUENIF, professeure des universités, militante féministe décoloniale
Michelle GUERCI, journaliste, féministe antiraciste
Marianne VL KOPLEWICZ Editions du Souffle
Audrey LAPERCHE, médiatrice santé
Adélaïde LECHEVALIER, militante
Olivier LE COUR GRANDMAISON, universitaire
Laurent LEVY, retraité
Christian MAHIEUX, syndicaliste cheminot retraité
Fabien MAGUIN
Fabien MARCOT, graphiste
Laurent MEISSEL, cadre territorial
Hassane MEZINE, photographe
Elisa MOROS, enseignante
Dominique NATANSON, militant de l’Union juive française pour la paix
Béatrice ORES, porte-parole UJFP Paris
Yves QUINTAL, Association ETM
André ROSEVEGUE, porte-parole UJFP Aquitaine
Nordine SAÏDI, militant Decolonial, membre de Bruxelles Panthères
Catherine SAMARY, Economiste
Michèle SIBONY, Union juive française pour la paix
Omar SLAOUTI, militant antiraciste
Richard SROGOSZ, militant UJFP et BDS
Françoise VERGÈS, politologue, militante féministe antiraciste décoloniale
ORGANISATIONS SIGNATAIRES
Association Survie 31
Bruxelles Panthères
Collectif Rosa Parks
Union Juive Française pour la Paix
Le Collectif de Défense des Jeunes du Mantois
Collectif pour l’Union Antiraciste et Populaire 31
Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires
Parti des Indigènes de la République
Union des EtudiantEs de Toulouse