De ce côté-ci de l’Atlantique, les effets de ce nouveau politiquement correct ne se font pas autant ressentir sur les bancs des facs : “Je ne crois pas que nous rencontrons le même type d’opposition, confie Erwann Gueguen, chercheur en microbiologie à l’université Claude-Bernard-Lyon I. Sur ces questions, mes étudiants peuvent engager une discussion, mais ne sont pas dans la contestation.” En revanche, cette résistance semble perceptible aujourd’hui au niveau du secondaire, où des élèves plus jeunes peuvent être guidés par des croyances religieuses.
[…] L’ampleur du phénomène devrait inquiéter, parce qu’il percole dangereusement dans la société. Tous les sondages précités font la même analyse : les plus jeunes se trouvent être les plus défiants vis-à-vis de la science. Un fossé générationnel se creuse insidieusement. Aux Etats-Unis, une professeure de biologie à au William College, une université privée du Massachusetts, a fait part dans une retentissante tribune sur le site The Atlantic de son désarroi face à sa difficulté à enseigner à certains de ses élèves des notions de biologie et de génétique (héritabilité, QI, etc.) et de se sentir contestée au nom de “l’égalité, de l’antiracisme et de l’antisexisme”. Avant de conclure : “Si les étudiants [continuent à nier] l’évidence scientifique, cela aura un effet sur la façon dont les professeurs enseigneront.”