Une bagarre a opposé un groupe de jeunes Africains au personnel du foyer Les Pins à Valbonne. Trois de ses pensionnaires ont comparu au tribunal à Nice. L’affaire reflète des tensions récurrentes
« Je vais prendre un fusil et vous tuer ! » « On va brûler ce foyer ce soir ! » « On va les tuer ces connards ! »
Les menaces sont explicites. Et les violences, bien réelles. C’est à un véritable début de fronde que le foyer Les Pins a dû faire face, jeudi 4 juillet, à Valbonne. Ce centre d’accueil pour migrants mineurs, qui héberge 77 pensionnaires, a été le théâtre d’une scène de tensions d’une intensité rarement atteinte. Au point que trois de ses protagonistes ont été envoyés en détention provisoire, puis au tribunal.
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Ces trois Africains ont intégré le discret foyer valbonnais fin 2018. Ils bénéficient de la prise en charge des mineurs non accompagnés, gérée par le conseil départemental des Alpes-Maritimes.
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Début juillet, la chaleur est étouffante. Les ventilateurs tardent à être livrés. La chef de service en prête un, à titre provisoire. Mais lorsqu’un médiateur vient le récupérer, les jeunes gens s’y refusent. Ils exigent de le remettre à sa propriétaire. Et se voient soupçonnés de vol.
Le ton monte. Le médiateur se fait insulter. Chacun empoigne le ventilateur… qui tombe et se casse. Montée de tension. Effet de groupe. Bientôt, le personnel se retrouve aux prises avec une dizaine de jeunes véhéments. Des coups fusent. Et les menaces avec.
Bilan : cinq victimes parmi le personnel. Le directeur et le médiateur ont été bousculés. Un éducateur a reçu un coup à la tête. La chef de service doit passer par la case hôpital. Et une secrétaire est choquée.
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Selon des radiographies réalisées au niveau de leurs poignets, ils auraient en fait 18 ou 19 ans. Et seraient donc majeurs.
Problème : voilà les magistrats bien embarrassés. En avril, ces migrants étaient encore mineurs, et de loin (15 ou 16 ans), aux yeux du parquet.
Me Édith Founkoue, avocate des trois jeunes, s’engouffre dans la brèche juridique. Elle conteste la fiabilité de l’examen osseux, citant une décision du Conseil constitutionnel qui constate une large marge d’erreur. « Il subsiste un doute quant à leur âge. Ce doute doit leur profiter ! »
Le tribunal présidé par Isabelle Demarbaix lui donne raison. Il ne peut que se déclarer incompétent et renvoyer ces jeunes à Valbonne.
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Selon nos informations, le Département envisagerait d’écarter les principaux fauteurs de troubles, en les confiant à d’autres foyers à travers la France.
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