L’ex-maire de Lyon et ministre RPR revient sur la crise que traversent Les Républicains et dresse le bilan de l’action d’Emmanuel Macron.
Il fut l’un des jeunes mousquetaires de la droite. Brillant, beau parleur, briseur de codes. Michel Noir était promis à un avenir brillant. Mais, au milieu des années 1990, les déboires judiciaires (il a été condamné pour recel d’abus de biens sociaux dans l’affaire Pierre Botton, son ex-gendre) ont eu raison de son élan et l’ont fait quitter la politique il y a vingt-cinq ans. […]
«Si on veut aller au suicide au carré, on peut s’allier avec le RN»
La droite traverse actuellement la plus grave crise de son histoire. Comment l’expliquez-vous ?
Essentiellement par le phénomène de sociologie électorale initiée par Emmanuel Macron. En 2017, il a fait le pari suivant : pour que la France change, faire campagne au centre avec une partie de la gauche et une partie de la droite. Il pensait que, si on continuait avec ce clivage gauche-droite, il n’y aurait aucune possibilité de changement puisque ce clivage s’est maintenu au détriment de l’intérêt général. […]
Cette dégringolade peut s’expliquer aussi par le fait que, lorsque la droite est au pouvoir, elle n’applique pas une politique de droite…
Je ne pense pas que ce soit la raison principale. Je ne vois pas, par exemple, les mesures sociales qui ont pu invalider ce qu’était la promesse du projet Nicolas Sarkozy en 2007. Son projet était l’action. Il y en a eu. Souvent, il y a un décalage considérable entre les structures institutionnelles (PS, LR, syndicats professionnels) et ce qu’est la réalité d’un monde qui bouge. […]
Quelles thématiques la droite doit-elle investir ?
Sur le plan économique, je ne vois pas très bien quelles pourraient être les différences avec Emmanuel Macron, mais ça n’empêche pas de les proposer. Cela peut rouvrir la porte à des électeurs qui avaient été séduits par En marche ! […]