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[…] A la faveur du parcours spectaculaire de l’équipe nationale d’Algérie, qui accueille pas moins de 14 binationaux, la question de la double nationalité se retrouve posée, à la fois en France et en Algérie. Dans les deux pays, il s’agit d’un sujet crispant. La double nationalité est généralement perçue comme un facteur de troubles, posant un risque de double allégeance.

Depuis le début du XXe siècle, la France accepte qu’un Français puisse posséder plusieurs nationalités sans que cela entraîne aucune conséquence sur la citoyenneté. A cela, une raison essentielle : la souveraineté. En effet, selon l’universalisme républicain, un Français qui conserve sa nationalité d’origine, ou bien un étranger qui devient Français par naturalisation, ne peut être autre chose… qu’un Français, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs que n’importe quel autre Français.

Pourtant, depuis très longtemps, la double nationalité est l’objet de nombreuses suspicions. Elle indispose, car elle renvoie au mythe de la « cinquième colonne ». L’idée est toujours la même : autour de nous, des individus menaceraient, par leur altérité de papier, l’identité nationale, voire entretiendraient de funestes intelligences avec l’ennemi. Ce sont ces vieux fantasmes qui nourrissent les projets de l’extrême droite : substituer le droit du sang au droit du sol, et interdire la double nationalité, conçus comme deux chevaux de Troie dans le corps de la Nation.[…]

Le Monde

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