Ils étaient tous terrifiés parce que le Guinéen Oumar a sorti un poignard et a coupé la tête d’un compatriote qui buvait son jus de fruit. Il a jeté la tête à l’eau… Il est arrêté et nombre de ses 15 compagnons de voyage, en état de choc depuis, reçoivent un soutien psychologique à Malaga.
Le bateau, parti dans l’après-midi du 5 juillet […] arriva le jour suivant au lever du soleil dans les eaux espagnoles, au milieu de la mer d’Alboran. À bord se trouvaient 17 personnes qui avaient décidé un jour de partir de Guinée (Conakry), du Sénégal, du Mali et de Côte d’Ivoire pour commencer une vie meilleure en Europe. Quelques heures après, un navire du Salvamiento Marítimo [secours en mer] aperçut l’embarcation et recueillit les Subsahariens. Ils arrivèrent 16 au port d’Almeria. Il en manquait un.
“Il lui a coupé la tête. Il est devenu fou”, criait affolé l’un des jeunes qui voyageaient dans le bateau. Le volontaire de la Croix Rouge qui les assistait à l’arrivée sur la côte andalouse resta sans voix. Il n’avait jamais entendu une chose pareille.
[…] Le patron de l’embarcation, le Guinéen Oumar Diallo, qui avait perçu 2500 euros de chacun, avait également son sac de survie. Jusqu’à ce que l’un de ses compatriotes lui vole son jus de fruit. Quand il s’en rendit compte, la première réaction de Oumar fut de sortir son poignard et de décapiter le voleur. […]Oumar sépara la tête du corps de sa victime et la passa par-dessus bord. Le corps décapité resta dans le bateau 45 minutes de plus. Jusqu’à ce qu’Oumar décide que les autres avaient compris ce qu’il était capable de faire […]
“Nous l’avons dénoncé plusieurs fois, mais la police marocaine l’a arrêté et remis en liberté”, raconte Omar [président de l’Association des droits de l’homme à Nador].