Au premier abord, le calme du lieu appelle à la détente. Les naturistes lisent, discutent, profitent sereinement du soleil et des douces températures estivales. Mais lorsqu’on discute avec eux, les langues se délient. Certains se désolent des comportements répréhensibles qu’ils disent observer quotidiennement et qui perturbent leur quiétude. Comme ce couple qui s’abandonne sous un arbre à un acte sexuel à la vue de tous ou encore ce voyeur au regard insistant posté à l’entrée de la clairière qu’un naturiste fera finalement déguerpir au bout de vingt minutes.
D’après Bernard, retraité, « les voyeurs et les exhibitionnistes viennent embêter les femmes, certains se masturbent devant elles, forcément elles ont peur. Elles ne sont que 5 % à venir, peut-être 10 % le week-end », déplore-t-il. Avec une bande d’amis, il aime venir profiter du cadre mais regrette que l’endroit ne soit pas mieux surveillé.
Son ami William constate que « les pervers jouent sur l’ambiguïté de la mixité » et qu’il est compliqué de faire régner la sérénité. « Il n’y a pas de toilettes, mais pour les hommes, c’est plus facile, on peut aller dans les bois. Pour les femmes, c’est plus compliqué, il y a des pervers embusqués dans les bosquets qui les surveillent », ajoute-t-il.
Il faut avoir un caractère bien trempé pour tenir tête aux personnes malintentionnées. (…) La quinqua rit jaune et s’exaspère de tous ces hommes qui rôdent autour d’elle pour « mater » ou « se masturber ». Alors, régulièrement, on l’entend crier pour faire fuir ceux qui osent venir semer le trouble. Parfois, elle reçoit la visite de Sarah, qui ne vient « que parce qu’elle [la] protège ». La petite vingtaine, la jeune femme au regard angélique ne s’aventure pas seule et souhaiterait plus de sécurité : « Ce n’est pas un espace naturiste à proprement parler. C’est la débauche, complètement ! »