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[…] Quand vous composez le 18 ou le numéro d’urgence européen, le 112, c’est au CTA (Centre de traitement de l’alerte), au siège du service d’incendie et de secours (SDIS), que votre appel arrivera. Les opérateurs sont formés pour collecter au plus vite les éléments essentiels pour déclencher les secours. Mais lorsque la personne au bout du fil ne parle pas français, tout se complique. En pratique, les pompiers peuvent s’adresser gracieusement à l’association STU-Alhu (Service de traducteurs d’urgence, Aide linguistique humanitaire et d’urgence), basée à Valence.

« L’association existe depuis 29 ans », expliquent ses créateurs, Christoph et Odile Woike, respectivement profs d’allemand et d’italien. « À l’origine, on s’était rendu compte qu’il manquait du monde pour prendre en charge les personnes non francophones. » Les deux enseignants ont fait marcher leur réseau et le bouche-à-oreille. « On a commencé avec une dizaine de langues. Quelques années après la création de l’association, nous avons été contactés par les forces de l’ordre, les pompiers. » Désarmés face à des ressortissants étrangers qu’ils ne parvenaient pas à comprendre.

Aujourd’hui, STU-Alhu dispose de 180 langues en catalogue. « Nos traducteurs sont répartis sur l’ensemble de la France. Il y a de vrais traducteurs, des enseignants, des étudiants en langues étrangères, des retraités… Nous pouvons mobiliser facilement 400 à 500 personnes et disposons d’un fichier de 800 personnes environ », résume Christoph Woike.

« Il existe d’autres associations du même style en France, mais nous avons la plus grande offre linguistique et, surtout, nous assurons une permanence 24 h sur 24, 365 jours par an. C’est vrai qu’on est toujours sur le qui-vive, mais ça devient un mode de vie. » Pompiers, mais également police, gendarmerie, tribunaux, maisons d’arrêt ou hôpitaux font appel à l’association. Un renvoi d’appel permet de joindre le coordinateur de permanence. « En moyenne, on reçoit une vingtaine de coups de fil chaque jour. »

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