Le gouvernement américain a assoupli mardi les règles d’expulsion rapide de clandestins. Désormais, la police américaine de l’immigration (ICE) peut renvoyer sans passer devant un juge les immigrés entrés illégalement aux États-Unis depuis deux ans, au lieu de 14 jours auparavant.
Ce texte “fait bien comprendre que si vous n’avez pas l’autorisation légale d’être ici, nous vous expulserons”, explique Kevin McAleenan [photo], ministre par intérim de la Sécurité intérieure (DHS).
Cette mesure, entrée en application après sa parution au Journal officiel, étend de 14 jours à deux ans la période de séjour illégal pendant laquelle un sans-papiers peut être expulsé sans avoir à comparaître devant un juge de l’immigration. Jusqu’ici, un immigré clandestin ne pouvait être expulsé directement que s’il était arrêté dans les deux semaines après son arrivée sur le territoire.
Elle étend également les expulsions rapides au pays entier alors qu’elles étaient auparavant limitées à une zone de 161 km à vol d’oiseau depuis les frontières terrestres américaines.
Deux ans d’attente pour comparaître devant un juge
Selon le site TracImmigration, qui surveille l’activité des tribunaux de l’immigration, un clandestin doit actuellement attendre 713 jours en moyenne, soit près de deux ans, pour comparaître devant un juge, qui décide éventuellement de son expulsion. Près d’un million de dossiers sont en souffrance.
Selon le centre de recherche Pew, 10,5 millions de personnes vivaient illégalement aux États-Unis en 2017. Près des deux tiers y étaient installés depuis plus de dix ans…