Ils sont nombreux à voir dans le projet de loi bioéthique, qui doit être présenté ce mercredi en Conseil des ministres, une révolution de la procréation et une étape vers la GPA. […]
«La suppression du critère d’infertilité constitue une vraie révolution, estime le juriste Jean-René Binet, spécialiste de la bioéthique. Si ce projet de loi est adopté tel quel, il ouvrirait de facto un droit à la procréation médicalement assistée “pour tous”, bien au-delà des couples de femmes et des célibataires. Seul le désir d’enfant ferait office de critère.» Alors que les couples infertiles qui ont recours à la PMA décrivent un parcours du combattant, on imagine cependant mal tous les Français se ruer vers les centres d’assistance médicale à la procréation plutôt que de faire des enfants sous la couette. «Mais on peut craindre une dérive vers l’eugénisme. En l’absence de limites, certains couples fertiles pourraient être tentés de faire une PMA pour avoir accès à des diagnostics préimplantatoires de l’embryon afin d’éviter toute anomalie ou tout risque génétique», alerte le juriste.
Une reproduction sexuée peu à peu remplacée par la fabrication de bébés en laboratoire: ce scénario transhumaniste qui semble tout droit sorti du roman d’Aldous Huxley Le Meilleur des mondes préoccupe le Pr Jacques Testart, biologiste à l’origine du premier bébé-éprouvette en France.