25/07/2019
À Bordeaux, plusieurs squats hébergeant des migrants et demandeurs d’asile ont été démantelés ces dernières semaines. Pour les associations, ces démantèlements successifs sont de plus en plus difficiles à gérer en période caniculaire. Un squat où des migrants et des demandeurs d’asile avaient trouvé refuge a été évacué, à Bordeaux, mercredi 24 juillet, vers 9h30 du matin. Il s’agit du cinquième démantèlement depuis le début du mois de mai, dans l’agglomération bordelaise.
L’évacuation a eu lieu “sur décision de justice à la demande des propriétaires” et concernait “une trentaine de personnes”, a indiqué la préfecture de la Gironde. D’après les associations présentes sur place, le nombre d’évacués est plus élevé : entre 50 et 120 personnes seraient concernées.
Ce démantèlement est intervenu dans une période de canicule très marquée à Bordeaux : la ville a battu son record de chaleur mardi 23 juillet, date où un autre squat a été délogé. “Nous réfutons le fait qu’il puisse y avoir des expulsions en pleine période caniculaire. Ces personnes expulsées vont devoir se déplacer dans des conditions encore plus précaires qu’en temps normal“, dénonce Aude Saldana-Cazenave, coordinatrice régionale pour Médecins du monde (MdM). […]
23/07/2019
Toujours à la rue et accablés de chaleur
Après les évacuations de squats, l’État propose des solutions pour la canicule. « Insuffisantes » selon Médecins du monde. Alors que le mercure pourrait grimper au-dessus des 40° degrés ce mardi à Bordeaux, le Conseil départemental a décidé d’ouvrir le hall de l’Hôtel du département pour accueillir les personnes expulsées des squats (avec distribution d’eau) et plus largement, toutes les personnes désirant trouver un refuge climatisé. […]
22/07/2019
[…] Le gymnase Thiers situé dans le quartier Bastide aurait dû ouvrir ses portes vendredi soir. Il peut accueillir 150 personnes. Mais ses portes sont restées closes tout le week-end. “On nous a parlé d’un problème technique de toilettes bouchées” explique un bénévole. La mairie n’a pas donné d’explication. En attendant, associations et habitants se relaient pour aider ces sans-abri, demandeurs d’asile et migrants. Ils seraient environ 200 selon les associations.
Ils ont été délogés deux semaines plus tôt des squats de Saint-Michel et Saint-Médard-en-Jalles. La préfecture, qui chiffre le nombre de squats en Gironde à environ 150, ce qui représente 1500 personnes, a entrepris de les démanteler depuis début juillet. La préfète Fabienne Buccio avait assuré que chaque personne délogée se verrait proposer une solution.
Mais depuis une semaine, ils sont une trentaine au moins à dormir en plein air, au pied de la flèche Saint-Michel. Avec des banderoles qui interpellent directement les autorités, notamment : “Pas d’expulsion sans solution”, ou encore “Merci madame la préfète“. Fred fait partie de l’association Squid qui leur vient en aide. Il défend une “occupation citoyenne” pour rendre visible ces personnes : “Pour que la préfète prenne des mesures de relogement, il faut faire tâche dans le décor, il faut que ce soit visible. On veut à la fois alerter sur la politique sécuritaire de la préfète et venir en aide aux personnes.” Selon lui, parmi les occupants, il y a une moitié de demandeurs d’asile, une moitié de SDF. “Le quartier nous soutient, des gens nous proposent de prendre des douches ou à manger, mais il est temps que des structures d’État se mettent en place pour répondre à toutes ces situations de détresse.” […]