Si certains défendent l’identité nationale jusque dans l’assiette, l’art culinaire n’est jamais figé dans le marbre des traditions. Bien au contraire : cette immense collection de signes qu’est la cuisine ne cesse de s’enrichir des pratiques importées par les populations immigrées.
Sourcil froncé, Robert Ménard déambule gravement dans les rues du quartier historique de Béziers (Hérault). Sa mine est sombre et son propos solennel : le maire d’extrême droite s’apprête à lancer une croisade contre les kebabs. « On est dans un pays de tradition judéo-chrétienne, c’est difficile pour certains mais il faut s’y faire, avertit cet élu proche du Rassemblement national devant les caméras de France TV. A un moment, dans le domaine alimentaire, je trouve que trop de kebabs, c’est trop. Si demain des kebabs veulent s’installer dans le centre-ville, je dirai non. » Ces commerces, conclut le maire de Béziers, « n’ont rien à voir avec notre culture ». […]