Sous le métro aérien, tous les voleurs à la tire avaient entendu parler de ces deux hommes chez qui on pouvait refourguer des cartes d’identité et des passeports. « Les receleurs achetaient les documents entre 20 et 50 €, confie un proche du dossier. Pour les pickpockets, en plus des téléphones ou du liquide, c’était du bonus. » Pour les receleurs en revanche, c’était le jackpot. Car certains des documents – lundi, lors des perquisitions, 130 passeports et cartes d’identité ont été découverts cachés au sein de l’hôpital Lariboisière ! – étaient revendus le double à un faussaire installé à Nice. Un professionnel capable de changer la photo ou le nom sur un vrai passeport avant de le revendre 500 € pièce. Cet homme et sa femme auraient réalisé un bénéfice de 10.000 € en quelques mois. […]
[…] Des mains des pickpockets de Barbès, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, à celles de migrants arrivés en Turquie ou en Grèce et rêvant de France, d’Angleterre ou d’Allemagne. Des centaines de passeports ou de cartes d’identité volés à Paris ont ainsi servi à des réseaux de passeurs qui revendaient les documents à des migrants. Les papiers étaient écoulés auprès des migrants qui les utilisaient grâce à la technique du « look like ». […] « C’est assez commun, souffle une source proche de l’enquête. Les papiers sont vendus à des gens qui ressemblent physiquement aux propriétaires des papiers volés. Ils se retrouvent alors avec de vrais documents d’identité, et il suffit que le contrôle ne soit pas très poussé pour passer des frontières sans trop de difficulté. » […]