Considérée comme une réforme majeure de l’ère Jospin, la CMU sera remplacée à l’automne par la “complémentaire santé solidaire”, censée toucher plus de foyers modestes. (…)
Le grand public connaît mieux l’autre volet de la réforme de 1999, moins son nom intégral : la CMU complémentaire (CMU-C), sorte de mutuelle gratuite permettant aux plus modestes de se faire soigner sans avance de frais. Fin avril, quelque 5,7 millions de personnes bénéficiaient de ce dispositif, au “bilan forcément positif”, selon la directrice du Fonds CMU-C, Marianne Cornu-Pauchet, puisqu’il a fourni une complémentaire à des “millions de personnes en situation de pauvreté” qui en étaient privées et “renonçaient aux soins pour raisons financières”. Le président de Médecins du monde, le Dr Philippe de Botton, y voit même “la plus grosse avancée dans l’accès aux soins” depuis 20 ans. (…)
Inquiet pour les “SDF, les migrants”, [il] plaide pour “une CMU beaucoup plus automatique, plus simple” et pour une “fusion” de l’aide médicale d’Etat (AME, pour les étrangers en situation irrégulière) dans le dispositif. (…)
Moins enthousiaste, la Mutualité française (qui représente les mutuelles) dénonce elle le financement “insuffisant” de cette réforme pour laquelle le gouvernement a promis en juin 40 millions d’euros supplémentaires.