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A partir de la fin du XIXe siècle, la maladie du sommeil décime l’Afrique subsaharienne et risque de compromettre la colonisation. La France multiplie les missions et les recherches scientifiques pour trouver un remède. Fièvre, maux de tête, fatigue, inflammation des ganglions lymphatiques, détérioration du système nerveux… La maladie du sommeil, due à un parasite véhiculé par la mouche tsé-tsé, est désormais bien connue. Elle sévit dans 25 pays d’Afrique subsaharienne et toucherait environ 10.000 personnes. Mais en ce milieu du XIXe siècle, alors que l’empire colonial français se déploie sur le continent noir, la trypanosomiase africaine – le nom scientifique de la maladie – est encore inconnue.

En octobre 1868, « le Français », journal du soir, comme le précise son sous-titre, est un des premiers à évoquer aussi longuement cette « singulière affection », qu’il met sur le compte d’un « état nostalgique » : « Un chirurgien de la marine, Monsieur Dumoutier, adresse à la “Gazette des Hôpitaux” une note sur une maladie connue parmi les nègres de la côte d’Afrique sous le nom de maladie du sommeil. »

« Cette singulière affection n’attaque que les nègres et principalement ceux du Gabon et du Congo, peut-on lire dans le journal du soir. Ce qui frappe le plus au premier abord quand on examine les malades, c’est cette tendance irrésistible au sommeil, cette torpeur et cet engourdissement qui s’emparent d’eux ; ils n’accusent pas de souffrance et cependant chez eux, il existe un affaiblissement général des membres, la marche est vacillante […]»

Nouvel Obs

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