Le produit fait fureur chez les adolescents. À forte dose, il peut s’avérer dangereux pour la santé.
Affalé sur le trottoir d’un quartier populaire de Lille, les yeux brumeux, Yacine regonfle son ballon orange, « crackant » une nouvelle cartouche de « gaz hilarant ». « J’en ai plus que trois, et toi ? » lance-t-il à son ami, 16 ans à peine. Autour d’eux, dans le caniveau ou sur le parking, une dizaine de ces douilles de métal argenté étincellent au soleil.
« Il y en a partout ! », déplore Dominique Baert, maire de Wattrelos (divers gauche). Dans sa commune comme dans toute l’agglomération lilloise, les élus voient depuis un an « croître leur nombre de manière exponentielle ». « Les services en ramènent des sacs entiers, c’est panique à bord », lâche-t-il.
Car ces capsules, vendues en supermarché pour quelques euros, contiennent du protoxyde d’azote. Un gaz utilisé en cuisine, notamment pour faire de la chantilly, et dans le milieu médical, mélangé à de l’oxygène, pour ses propriétés anesthésiantes. Mais détourné de son usage et inhalé pur, il peut avoir des effets excitants et euphorisants. (…)