Selon Nabil Boudi, l’avocat d’Aouidate : « La France a un rôle ambigu dans ce dossier. Au moins la moitié des condamnés à mort n’ont jamais mis les pieds en Irak. On peut considérer que la France cherchait un moyen de ne pas les rapatrier. Seuls des Français ont été transférés à Bagdad. D’autre part, d’autres djihadistes sont en outre détenus en Irak, ils ne font pas l’objet d’une condamnation à mort. D’autres encore croupissent dans les geôles kurdes et n’ont pas été expulsés. Ce qui pose des questions sur le traitement des 11 Français condamnés à mort. La France a versé de l’argent à l’Irak comme l’a reconnu le président de la cour criminelle qui a jugé mes clients. »
Par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, ou de celle de la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, la France considère que les condamnations des ressortissants français en Irak sont conformes aux règles d’un procès équitable, tout en affirmant son opposition à la peine de mort. Plusieurs accords militaires et financiers lient Paris à Bagdad, mais les preuves d’une sous-traitance des procédures judiciaires à un Etat autoritaire comme l’Irak manquent. […]