Si le président des États-Unis a eu tort de s’attaquer au député noir Elijah Cummings, il a en revanche raison de déplorer le triste état de la ville de Baltimore, résultat de décennies d’une gouvernance démocrate désastreuse, estime ce contributeur régulier du Washington Post et ancien conseiller de George W. Bush.
Donald Trump a eu tort de s’en prendre à la personne d’Elijah E. Cummings (député démocrate du Maryland), un homme respecté de tous chez les démocrates comme chez les républicains. En revanche, le président américain a eu complètement raison d’affirmer que Baltimore est “dangereuse”, “immonde” et “infestée de rongeurs” – c’est même ce qu’écrivait le New York Times, publication que Trump méprise tant.
En mars, le magazine dominical du grand quotidien new-yorkais a publié un reportage déchirant sous le titre “Baltimore, un destin tragique”, où était décrit le déclin rapide de cette métropole. Le journaliste raconte notamment sa visite du quartier de Highlandtown, dans le sud-est de la ville, accompagné de la maire, la démocrate Catherine Pugh (elle a ensuite démissionné le 2 mai). Des militants associatifs leur ont montré un pâté de maisons où se regroupent des prostituées, où des ordures s’amoncellent faute de collecte, où un débit de boissons laisse des ivrognes se rassembler en faisant semblant d’attendre le bus. “‘Attention où vous posez les pieds’, a prévenu quelqu’un au moment où le groupe s’approchait d’un rat mort”, raconte le journaliste. […]