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La mystérieuse société de big data a pour but de regrouper, croiser et analyser des millions de données pour voir ce qu’un humain ne peut pas voir. Si les agences de renseignement sont ses clients historiques, c’est surtout sur les grands groupes que mise l’entreprise pour accroître ses revenus.

Son activité: l’intégration de données, c’est-à-dire la mise en relation de milliers d’informations en apparence sans lien les unes avec les autres, issues de fichiers extrêmement différents, pour parvenir à résoudre un problème. […] Elle aurait aidé à retrouver Ben Laden, à faire tomber l’escroc Madoff… et à faire élire Donald Trump. Uniquement grâce à l’exploitation et à l’analyse des données informatiques. Depuis quinze ans, la mystérieuse start-up américaine Palantir séduit services de police et de renseignement (dont la DGSI). […]

La start-up n’aime guère évoquer ses activités. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui alimentent les fantasmes à son égard. « Nous avons réussi précisément parce que nous assurons le secret absolu de nos données », justifiait Alex Karp dans la même interview. Un ancien salarié que nous avons pu rencontrer, et qui souhaite rester anonyme (nous l’appellerons Archibald), ajoute : « Chez Palantir, il n’y a aucun commercial, aucun service marketing et aucun responsable de la communication ». L’immense majorité des salariés – 1 500 sur 2 000 – sont ingénieurs.

Le nom même de la start-up, emprunté à l’œuvre de l’écrivain JRR Tolkien, ne pouvait qu’entretenir le mystère entourant ses activités. Comme la « pierre de vision » du Seigneur des Anneaux, Palantir promet de « tout voir et de tout savoir »… Un cadeau pour des services de police et de renseignement qui rêvent de prévenir (voire prédire, comme dans le film Minority Report) délits, crimes et attentats. Un cauchemar pour tous les défenseurs des libertés publiques. Les liens de la société avec la CIA, qui a participé, via son fonds d’investissement In-Q-Tel, à son financement et à sa création, ont fait le reste (elle figure toujours à son capital mais n’est plus cliente de ses services). […]

Le Nouvel Obs & Le Télégramme

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