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Le ministre de l’Enseignement supérieur algérien, Bouzid Tayeb, souhaite faire de l’anglais la première langue étrangère à l’université, au détriment du français. Pour de nombreux Algériens, la décision n’est pas que linguistique.

«Le français ne mène nulle part», a déclaré, début juillet, Bouzid Tayeb. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique algérien a donc sommé les recteurs de rédiger les entêtes des documents administratifs en arabe et en anglais, dès le 21 juillet, en remplacement du français.

La langue de Shakespeare étant de rigueur pour les publications scientifiques, le commerce international et le tourisme, son enseignement devrait, selon Bouzid Tayeb, permettre d’offrir une visibilité aux travaux de recherches algériens et d’attirer les étudiants étrangers. […]

Le français y est un “butin de guerre”, selon l’expression de l’écrivain francophone Kateb Yacine. Il est tout aussi ancré dans la littérature algérienne (Yasmina Khadra, Boualem Sansal, Assia Djebar, Kamel Daoud) que dans le quotidien des Algériens. […]

Sur les réseaux sociaux, les internautes algériens tournent au ridicule la décision du ministre en plusieurs langues et mettent l’accent sur le manque de moyens alloués à l’enseignement supérieur.

À l’instar de Sihem Kouras, enseignante en sociolinguistique en français à l’université de Jijel, contactée par France 24, pour qui «le volume horaire consacré aux langues étrangères est jugé insuffisant».

De son côté, le célèbre site satirique algérien El Manchar ironise : «Les universités algériennes dans le top 10 grâce à l’introduction de l’anglais dans le papier à en-tête. […] L’effet est immédiat. Les universités algériennes montent en flèche dans le classement [de Shanghai, NDLR]. La riposte de Harvard, Stanford et Cambridge sera-t-elle à la hauteur ?», poursuit le site d’actualité parodique. […]

France 24

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