Deuxième défi à relever : continuer à séduire les investisseurs étrangers. La croissance turque, comme celle de beaucoup de pays émergents, repose sur l’afflux de capitaux. Les investissements directs étrangers ont explosé à partir de 2002 — pour représenter plus de 20 Md$ avant la grande récession — et sont au cœur du décollage de l’industrie manufacturière avec des points forts dans le textile, l’électroménager ou l’automobile. […]
En clair, la croissance Turque repose sur l’épargne étrangère donc sur la confiance. Pour trouver des financements extérieurs, il y a les investissements directs à l’étranger ou IDE. Sauf qu’ils ne couvrent en moyenne que 30% du déficit courant depuis 2010. Le pays doit donc largement faire appel à la hot money, ces capitaux très volatils à l’affût des meilleurs rendements. Des capitaux qui ont 1) horreur de l’instabilité politique, 2) horreur des conflits.
Or le torchon brule avec les Etats-Unis. L’évolution de la livre en donne un bon résumé : sa chute face au dollar en août 2018 est la conséquence des mesures de rétorsions américaines sur l’acier et l’aluminium turcs, à la suite d’une grave crise diplomatique liée à la détention en Turquie d’un pasteur américain. […]
La Turquie à trois défis à relever. Trois défis liés qui aujourd’hui s’enchevêtrent dans un cercle vicieux qui pourrait bien porter un coup fatal à la stabilité économique, sociale et politique du pays.