Témoignage. Un couple lovérien, résidant dans le quartier de Maupassant, n’en peut plus des violences urbaines à répétition. Il se laisse jusqu’à la rentrée pour décider s’il reste ou non à Louviers.
Il y a des images qui restent en tête. Qui tournent en boucle. Michel et Mathilde*, installés à Louviers depuis trois ans, n’oublieront jamais cette nuit du 18 octobre lorsqu’à 4 h, des policiers sont venus les évacuer de leur domicile, dans le quartier de Maupassant, à Louviers.
« Des jeunes sont entrés par effraction dans le jardin de notre voisin. Ils ont mis le feu à l’arbre. Les flammes se sont propagées à notre haie. Haie qui est juste en dessous de nos fenêtres… », se remémore douloureusement Michel.
La police a alors toqué une fois, deux fois, puis cinq fois pour réveiller ce couple et leurs deux enfants de 3 ans et 9 mois. « Nous avons ouvert la porte et nous avons été évacués par la police. Mes filles et moi-même avons été nous réfugier dans le fourgon et mon mari a été éteindre le feu avec le tuyau d’arrosage, aidé des policiers », explique Mathilde, qui était en robe de chambre, pieds nus. Son mari, lui, était en pyjama. « Mais à ce moment-là, on ne fait plus attention aux détails. On essaye juste de s’en sortir », glisse Michel, qui remercie la police, restée jusqu’au petit matin.
(…) Leur fille de 3 ans, traumatisée, a été suivie plusieurs mois par un psychologue. « Je n’ose imaginer ce qui aurait pu se passer si les policiers n’avaient pas été là… Les flammes, ça ne fait pas de bruit », frissonne Mathilde.
(…) « Le soir, nous entendons des pétards. Notre fille, paniquée, hurle. Nous voyons aussi des feux au loin. Est-ce que le calme va revenir dans notre quartier ? », s’interroge Michel.