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[…] Une jeune Parisienne construisant un dispensaire dans une région désertique de l’Inde, un Danois à peine sorti du lycée forant un puits au fin fond du Ghana, un groupe d’Italiens tout sourires, posant pour l’objectif dans une rizière du Mékong… qui n’a pas été un jour confronté à l’idée de voyager en offrant ses services et son aide à l’autre bout du monde? […] Ce tourisme dit “solidaire”, “durable” ou “responsable”, est parfois décliné en tourisme dit “humanitaire”. Une “tendance” qui attire de nombreuses critiques.

Des agences font exactement cela. Soucieuses d’offrir une alternative au tourisme de masse, auquel elles reprochent d’importants dégâts éthiques et écologiques, elles développent et promeuvent une conception plus symétrique du voyage, fondée sur la rencontre et l’entraide entre touristes et indigènes, la découverte et la compréhension d’autrui, de façon à ce que ce voyage profite autant aux premiers qu’aux seconds, avec l’idée de “voyager autrement”.

Impulsé, dans les années 1990, par des agences britanniques et états-uniennes spécialisées, ce dernier a un succès grandissant auprès des jeunes Européens, et notamment des Français depuis plus d’une dizaine d’années, qui partent en “missions” pendant leurs vacances scolaires et universitaires, ou lors d’une année de césure. Malgré le coût très onéreux des séjours (au moins 2000 € pour deux ou trois semaines hors billets d’avion), les déceptions qu’il engendre souvent chez les participants, et le rapprochement que font les ONG et les médias de leur fonctionnement avec le “charity business”, ni le succès, ni l’activité de ces entreprises à but lucratif ne tarissent.

Les enquêtes ethnographiques insistent sur le désenchantement et les désillusions présents sur les terrains des tourismes solidaire et humanitaire. […]

Huffington Post

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