Dans l’essentiel des pays de ce vaste continent qu’est l’Afrique, vous ne trouverez pas de sex-shop ayant pignon sur rue, pas d’offre d’abonnements à la VOD pour du contenu pornographique et encore moins de chaîne spécialisée dans la diffusion de films pour adultes. Là-bas, où les gens sont souvent pudibonds et où les mœurs sont teintées par les religions, les traditions et l’occultisme, l’industrie du X est une industrie fantôme. Pourtant aucun de ces privatifs n’a réussi à dissuader Grégory Dorcel lorsqu’il s’est investi dans la création de Dorcel TV Africa, la toute première chaîne pornographique 100 % africaine, lancée le mois dernier. Le PDG de la marque au sceau de cire rose le reconnaît, ce n’était pas un pari facile. D’ailleurs, « personne ne pensait que c’était possible ». Mais quand on est à la tête d’un empire qui, depuis 40 ans, peut se targuer d’avoir révolutionné la façon dont on regarde du porno, on n’a pas peur de relever des défis.
Avec véhémence, il l’affirme : « L’Afrique, comme tous les autres continents a une consommation et une envie d’entertainement sexuel ». Mais faute d’organisation et d’environnement professionnel où développer le marché, les productions en circulation sont souvent vaseuses, voire carrément pêchées ailleurs (en Jamaïque ou au Brésil souvent), puis faussement libellées africaines. Réguler et remanier le cinéma pornographique à l’africaine, Dorcel y avait pensé. C’est donc naturellement qu’ils ont répondu à l’appel d’offres lancé dans le monde entier par Canal+ International, « qui constatait qu’aujourd’hui en Afrique il était proposé soit du contenu occidental, soit du contenu afro-américain, ce qui ne correspond pas du tout aux goûts ni à la culture africaine ». […]
Cela ne fait plus aucun doute, la révolution sexuelle en Afrique, ça commence maintenant. Après tout, qui a dit que la pornographie c’était seulement une affaire de blancs ?