Cinq mois après le meurtre de Daniel Forestier, ses proches, comme les enquêteurs, sont convaincus que cet ex-agent de la DGSE a été abattu en Haute-Savoie par des tueurs professionnels. Personne ne sait pourquoi. […]
Cet assassin, « c’était un bon », estime Franck*, qui a assuré pendant plusieurs années la sécurité de la fille de l’ancien président kazakh Noursoultan Nazarbaïev avec Daniel Forestier, rencontré en Afghanistan. « Daniel, on ne pouvait pas le surprendre. C’était un grand professionnel, quelqu’un d’opérationnel qui savait se battre. S’ils l’ont eu, c’est qu’ils étaient très bien organisés… »
A la DGSE, il n’avait en effet rien d’un gratte-papier. Pendant 14 ans, il a servi au service Action – l’unité chargée des missions clandestines. Il a ensuite formé les agents d’élite du « SA » au parachutisme. Avant de raccrocher. Complètement ? « Dans ce monde-là, on n’arrête jamais vraiment d’être actif, glisse une source policière. C’est un profil particulier, cet homme, ça n’aide pas l’enquête… »
« Il y a au moins trois pistes pour expliquer sa mort, assure Me Cédric Huissoud, son avocat, qui représente désormais la famille Forestier. Le Kazakhstan, le Congo… et la France. » Le 12 septembre 2018, Daniel Forestier avait ainsi été mis en examen pour « association de malfaiteurs » et « détention d’explosifs ». La justice le suspectait d’être – avec d’autres anciens de la DGSE – partie prenante d’ un complot visant à éliminer le général Mbaou, un opposant au président congolais Denis Sassou-Nguesso. « Il était poursuivi pour détention d’explosifs dans un dossier ou il n’y a aucun explosif! Quand la PJ a perquisitionné chez sa mère, où les soi-disant explosifs étaient cachés, les chiens n’ont rien relevé, s’agace Me Huissoud. Il n’y avait rien dans ce dossier… » […]