Depuis l’annonce par le ministre de l’intérieur, Matteo Salvini (Ligue, extrême droite), de sa volonté de rompre avec le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) pour provoquer de nouvelles élections, l’Italie est plongée dans un véritable psychodrame. Dans un entretien au « Monde », l’ancien président du Conseil italien, Matteo Renzi (Parti Démocrate), explique sa tentative de prendre langue avec le parti antisystème M5S pour éviter une catastrophe budgétaire et une dérive extrémiste.
Mardi 20 août, au Sénat, il y aura un vote de confiance pour le gouvernement de Giuseppe Conte. Quelle sera votre attitude ?
Ce gouvernement avait promis de tout changer. Après un an et deux mois, son échec est évident. Démonstration est faite que les populistes, une fois au pouvoir, sont des incapables, des incompétents. Pour cela, le 20 août, nous voterons la défiance. Alors devrait commencer le parcours institutionnel prévu par la Constitution.
Vous êtes aujourd’hui ouvert à des discussions avec le M5S, que vous qualifiiez de « mouvement d’extrême droite dangereux pour la démocratie et pour l’Europe ». Avez-vous changé d’avis ?
La situation a un peu changé. La Ligue poursuit sur une ligne d’extrême droite, que je considère inacceptable, tandis que le M5S paraît – espérons que ce soit durable – avoir infléchi son orientation. Il semble – on verra si cela arrive vraiment – qu’il veuille prendre ses distances avec la folie de la Ligue. […]