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(…) Depuis plusieurs années, les critiques fusent contre les navires des ONG secourant les migrants au large de la Libye, accusés d’être – volontairement ou non – des complices des réseaux de passeurs.

En Italie, une enquête pour aide à l’immigration clandestine est systématiquement ouverte contre les commandants de navires débarquant des migrants, et si la plupart ont été classées sans suite, plusieurs bateaux d’ONG sont encore sous séquestre dans ce cadre, à commencer par le Juventa de l’ONG allemande Jugend Rettet (depuis août 2017) et le Sea-Watch 3 (depuis fin juin). (…)

Pour collecter les preuves et documenter la mission, Louise G., 33 ans, a embarqué en tant que “Research Evidence Officer” (REO, officier de recherche de preuves) : cette juriste de formation, directrice adjointe des opérations de SOS Méditerranée, passe des heures face aux écrans de contrôle sur la passerelle – le poste de commandement – du grand bateau rouge. (…)

“On est suspecté, écouté, scruté : on se doit donc d’être encore plus vertueux que les autres”, explique-t-elle.

“C’est d’autant plus nécessaire au cas où nous serions accusés d’avoir forcé les eaux territoriales de tel ou tel pays”, témoigne Nicholas Romaniuk, responsable des opérations de secours.

Parti le 4 août de Marseille, l’Ocean Viking a patrouillé la zone de recherches dans les eaux internationales sans jamais s’approcher des eaux territoriales libyennes. Pas plus qu’il n’entend aujourd’hui, en attente d’un port européen où débarquer les personnes secourues, forcer les eaux italiennes ou maltaises.

“Pour nous, le droit existe, on l’applique”, insiste Louise. “Nous agissons strictement dans le cadre des conventions maritimes et du droit international”. (…)

 

L’Express

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